Liberte
Ce texte présente un personnage en l'apparence assez simple mais qui devient plus complexe, notamment par son extrême sensibilité aux sensations et à sa vision confuse du monde qui annoncent le meurtre. On peut rapprocher ce texte de La Condition Humaine d'André Malraux à la différence que Meursault est un personnage passif, qui va subir les événements, alors que Tchen est un homme actif, qui agit poussé par un idéal.
3. Un homme absurde
Longtemps il s’en accommode pourtant, faisant semblant, tout en percevant leur absurdité.
Mais finalement on lui demande trop fortement de jouer le jeu, et il refuse. Sa révolte monte de manière presque insensible lors de son procès. Le jeu social est alors à son maximum
: l’aspect théâtral des débats de la justice, surtout quand il en vient à mettre en cause ses amis et sa maîtresse, lui est insupportable.
Mais finalement, c’est un autre aspect de ce jeu social, tout aussi rituel que l’institution judiciaire qui va faire « crever quelque chose en [lui] », la religion. Il a dès son arrestation ou presque été mis en contact avec le fanatisme religieux, en la personne du juge d’instruction. À la fin du roman, c’est l’aumônier de la prison qui déclenche la prise de conscience finale. En fait ces deux personnages, mais tous ceux qu'il croise aussi bien, somment Meusault de trouver un sens au monde. Et lui s’y refuse obstinément. D’abord avec une sorte d’inertie, puis en une révolte violente dans le dernier chapitre. Pour Meursault, le monde n’a pas de sens, il n’est que sensations. Et il refuse de revenir sur cette manière de voir le monde. Finalement il accepte la mort pour rester fidèle à lui-même, il veut à tout prix mourir sot.