Madame bovary
MADAME BOVARY. Mœurs de province. Roman de Gustave Flaubert (1821-1880), publié à Paris en feuilleton dans la Revue de Paris du 1er octobre au 15 décembre 1856, et en volume chez Michel Lévy en 1857.
Après diverses œuvres de jeunesse — jugées comme telles par Flaubert qui n’envisagea jamais de les publier — et la Tentation de saint Antoine (première version) — texte encore insatisfaisant et qui fera l’objet de deux autres rédactions —, Flaubert, de 1849 à 1851, voyage en Orient. Dès son retour, il se consacre à Madame Bovary qu’il rédige entre septembre 1851 et avril 1856. Désormais, il a trouvé son écriture propre et il désire livrer son œuvre au public. Or, le 29 janvier 1857, il doit comparaître devant la justice: le réquisitoire de l’avocat impérial prétend démontrer le caractère scandaleux du roman, tant du point de vue moral que du point de vue religieux; selon Me Pinard, la «couleur générale de l’auteur [...], c’est la couleur lascive». Flaubert est finalement acquitté mais, atterré et dégoûté par cette affaire, il songe à interdire la publication de son ouvrage. Pressé par son éditeur, il accepte tout de même que Madame Bovary paraisse. Mal accueilli, dans l’ensemble, par la critique, le roman, grâce à la publicité du procès, remporte néanmoins un grand succès de vente.
Synopsis
Première partie. Charles Bovary, après de médiocres études, s’est établi comme médecin à Tostes, un village de Normandie, où il a épousé une veuve «laide» et «sèche» (chap. 1). Il rencontre, lors d’une consultation, Emma Rouault, la fille du fermier des Berteaux et, peu de temps après la mort soudaine de sa femme, il épouse la jeune fille (2-4). Emma, au contraire de son mari, n’est pas heureuse: cette union ne correspond pas à ses rêves d’adolescente romanesque (5-7). Après un bal au château de La Vaubyessard, fugitif mirage de luxe et de bonheur (8), elle sombre dans une morosité accrue et Charles décide d’aller l’installer à Yonville-l’Abbaye: il espère