Madame bovary
L'élément primordial est le vocabulaire. Si ce matériel est le bien commun des usagers, l'écrivain devait en tirer parti en donnant aux idées une force personnelle. Pour cela, il a composé ‘’Madame Bovary’’ en jetant d'abord sur le papier, sans tenir compte des relations grammaticales, des mots qui avaient été choisis, après d'innombrables retouches, autant pour leur sonorité, leur musicalité, que pour leur rareté («les éperduments»), leur accord avec le caractère et la situation sociale de chaque personnage : par exemple les expressions pittoresques de Mme Lefrançois, les termes prétentieux dont Homais émaille sa conversation, les platitudes de Charles, le romantisme de pacotille utilisé par Rodolphe, l'application des termes de la passion humaine à l'amour divin quand Emma a des sursauts religieux.
Intervenaient les figures de mots, en particulier des comparaisons et des métaphores qui ne sont pas de simples ornements mais constituent des outils de description :
- des toits sont « comme des bonnets de chaume rabattus sur des yeux ».
- après le mariage de sa fille, le père Rouault se « sentit triste comme une maison démeublée » ;
- Yonville, petite bourgade endormie, est couchée «sur la rive, comme un gardeur de vaches qui fait la sieste au bord de l'eau » ;
- la conversation de Charles est « plate comme un trottoir de rue» ;
- Emma croyait «