Madame de
Troisième passage de Madame de
Les romans de l’époque classique portant le plus souvent sur l’adultère, il s’en suit généralement une confrontation entre le mari et l’amant. Louise de Vilmorin, auteur d’influence classique et réaliste, reprend ce concept dans son roman Mme.de, publié en 1950. En effet, la scène présente M.de expliquant à l’ambassadeur qu’il souhaite reprendre les boucles d’oreille.
Nous verrons en quoi la politesse de cette scène recouvre une argumentation ferme et maitrisée.
Nous verrons cela en trois parties :
I. Un échange aristocratique.
II. Une argumentation ferme.
III. Une image en creux de la condition féminine.
I. Un échange aristocratique
M. de et l’Ambassadeur étant tous deux de la société aristocratique, leur entretien se fait dans les règles de celle-ci, et ce malgré qu’ils se parlent de mari à amant.
a - Les paroles
Durant l’entretien, M. de utilise plusieurs procédés afin de capter la bienveillance de l’ambassadeur : des captatio benevolentiae « Cher ami » , plusieurs euphémismes « J’ai de bonnes raisons pour savoir que ma femme n’a pas retrouvé, ce soir, ses boucles d’oreilles parmi des paires de gants », « Vous êtes son confident », « innocent ». Ainsi, il obtient l’adhésion de l’ambassadeur grâce à des termes polis. De plus, tout au long du passage, le ton de M.de semble tout à fait normal et ne dévoile pas la colère qu’il pourrait avoir envers l’ambassadeur. Enfin, il n’hésite pas à rejeter la faute sur sa femme pour garder la bienveillance de son interlocuteur.
b – L’attitude de l’ambassadeur
Face aux demandes de M. de, l’ambassadeur se contente d’acquiescer sans l’interrompre. Il reste impassible : « sans paraître ni surpris, ni gêné ». Durant tout le temps où M. de s’explique, l’ambassadeur ne parle pas. Il reste polis en ne le contredisant jamais. De plus, après que le mari eut terminé sa revendication, l’amant utilise lui aussi une captatio benevolentiae doublée d’un