marc Aurele
L’idée de vengeance
"Lorsque tu es offensé par l’impudence1 d’un homme, demande-toi aussitôt : « Se peut-il donc qu’il n’y ait pas d’impudents dans le monde ? » Cela ne se peut pas. Ne réclame donc pas l’impossible, puisque cet homme est l’un de ces impudents qui nécessairement se trouvent dans le monde. Sois prêt à te poser la même question devant un scélérat, un fourbe ou tout autre coupable. En te rappelant en effet qu’il est impossible qu’il n’existe pas des gens de cette sorte, tu deviendras plus indulgent pour chacun d’eux. […]
Sur toutes choses, quand tu te plaindras d'un ingrat et d'un perfide, ne t'en prends qu'à toi-même; car c'est manifestement ta faute, soit d'avoir cru qu'un homme ainsi disposé te garderait le secret, soit quand tu as fait un plaisir, de ne pas l'avoir fait gratuitement, sans en attendre aucune reconnaissance, et de n'avoir pas recueilli tout de suite le fruit de ton action, dans le moment même de l'action. Car que veux-tu davantage ? N'as-tu pas fait du bien à un homme. Cela ne te suffit-il pas ? Et, quand tu agis selon la nature, demandes-tu d'en être récompensé ? C'est comme si l'œil demandait d'être payé parce qu'il voit, et les pieds parce qu'ils marchent. Car, comme ces membres sont faits pour cela, et qu'en remplissant leurs fonctions ils ont tout ce qui leur est propre, de même l'homme est né pour faire du bien, et toutes les fois qu'il est dans cet exercice ou qu'il fait quelque chose d'utile à la société, il accomplit les conditions sous lesquelles il est au monde, et il a ce qu'il lui convient."
Marc Aurèle, Pensées pour moi-même.
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
Nous allons insister dans ce corrigé sur la dimension philosophique du texte, car vous êtes encore trop nombreux à faire une simple lecture du texte. Qu’est-ce que je veux