Mariage gay
Dans le débat sur le mariage pour les personnes de même sexe, deux France semblent s’opposer : les cathos traditionalistes et conservateurs face aux laïques modernes et progressistes. Un peu simpliste, estime Il Corriere della Sera.
Formun Altı
Plusieurs centaines de milliers d'opposants au mariage pour tous ont manifesté à Paris, dimanche 13 décembre - Carole Lyon/Courrier international
La France a vécu dimanche 13 janvier une de ces journées qui marquent son histoire, faite de révolutions et contre-révolutions, de passions difficilement compressibles et conciliables, à l'heure où la suprématie de la loi entend codifier les changements culturels et les transformations sociales constatées dans la société.
Sur le Champ-de-Mars, lieu d'histoire et de passion par excellence, se sont rassemblées les forces opposées au "mariage pour tous", réduit en un simple "non au mariage gay", ce dernier étant considéré comme une dérive destructrice de la famille traditionnelle et de ses valeurs. Ils étaient des dizaines de milliers, 800 000 selon les organisateurs – beaucoup moins selon les forces de l'ordre – à défendre le “bon droit” des enfants à avoir un père et une mère et à refuser que le Code civil fasse simplement référence aux "parent n°1” ou "parents n°2” dans le livret de famille [cette disposition a finalement été abandonnée dans le projet de loi présenté au Conseil des ministres le 7 novembre 2012].
"Les droits civils coûtent moins cher que les réformes économiques"
Afin de tenir leur promesse électorale (tout comme celle concernant l'impôt sur les super-riches), le président François Hollande et son gouvernement socialiste n'ont pas l'intention de faire marche arrière face aux manifestants, aux appels des autorités religieuses et aux injonctions de nombreux représentants de l'opposition à "ne pas diviser la France". Sous la bannière du progrès civil, de la France libertaire et innovatrice, le