DISSERTATION II
Les deux courants littéraires principaux du XIXe siècle, le romantisme et le réalisme, ont des visions diamétralement opposées des êtres humains : alors que les réalistes les dépeignent de façon négative, les romantiques ont plus tendance à les idéaliser. Ainsi, dans les extraits « Comme ça avait été facile » de
Guy de Maupassant (tiré de Bel-Ami) et « Nous nous aimons » d’Alfred de
Musset (tiré de On ne badine pas avec l’amour), on note une différence très marquée entre la vision désabusée de l’amour de l’auteur réaliste et la façon utopique dont l’auteur romantique perçoit le même sentiment. Ainsi, dans le texte qui suit, nous porterons spécifiquement notre attention sur ces thématiques importantes et sur la manière dont elles sont développées tout au long des passages à l’étude.

Tout d’abord, les relations amoureuses dépeintes dans ces deux extraits sont typiques des visions de leur auteur respectif. Dans l’extrait « Comme ça avait été facile », la relation amoureuse entre le personnage principal et Mme de
Marelle est d’une grande superficialité, ce qui illustre bien la façon cynique de voir l’amour de Maupassant. En effet, leur liaison commence de façon assez caricaturale. La pause descriptive suivante illustre cette affirmation : « Tout à coup il sentit remuer son pied. … Ce geste, presque insensible, lui fit courir, de la tête aux pieds, un grand frisson sur la peau, et, se tournant vivement, il se jeta sur elle, cherchant la bouche avec ses lèvres et la chair nue avec ses mains. » (l.
12 à 15) Une relation qui est basée sur le mouvement d’un pied ne saurait être considérée comme sérieuse. De toute évidence, les personnages prennent l’amour très à la légère. De plus, l’exclamation de Duroy : « Comme ça avait été facile et inattendu! » (l. 30) met en évidence le caractère superficiel du type de relation que les personnages souhaitent entretenir : au lieu de se courtiser pendant une période de temps prolongée, comme