Memnon ou la sagesse humaine
Voltaire en 1748. Il raconte les aventures plaisantes de Memnon, apprenti philosophe, qui a décidé, un jour, de devenir parfaitement « sage » en fuyant tous les excès. Au travers d’un récit plaisant et enlevé, Voltaire nous amène à une véritable réflexion sur la notion même de « sagesse ». Nous verrons en quoi ce récit respecte les codes du conte philosophique, et plus généralement de l’apologue. Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l’aspect plaisant du texte, puis nous analyserons sa dimension didactique.
[I. Un récit plaisant]
[a) Un schéma narratif simple et un rythme enlevé]
Ce texte présente au premier abord un schéma narratif très simple où les actions s’enchaînent rapidement. Cette structure est héritée du conte merveilleux et conjugue plaisir et simplicité. La trame narrative peut se résumer facilement.
Memnon décide un jour de devenir parfaitement sage en formulant un certain nombres de règles théoriques qu’il devra s’efforcer de respecter : absence de passions, notamment amoureuses au premier paragraphe, sobriété dans le deuxième et modération dans les désirs dans le troisième paragraphe. Par la suite, on retrouve notre héros face aux réalités de la vie.
Celui-ci découvre alors combien il est difficile de respecter ses propres engagements théoriques.
On note un rythme vif et enlevé. En effet, la juxtaposition fréquente de verbes d’action au passé simple comme
« il descendit » et « il aborda » (l. 31) donne un caractère très dynamique au récit, ce qui contribue à l’aspect plaisant du texte. [b) le cadre spatio-temporel, hérité du conte, participe lui aussi à l'aspect