Mixité sociale
1- INTRODUCTION Le vocable mixité se retrouve dans de nombreux discours. Les textes législatifs, l’argumentaire développés par des architectes ou urbanistes, des discours politiques y font plus ou moins explicitement allusion. Les premiers évoquent par exemple la nécessité de la diversité sociale, comme la Loi d’Orientation pour la Ville 2 ou, plus récemment, le projet de loi solidarité er renouvellement urbains (S.R.U.). Les seconds y ont recours pour justifier la pertinence de leurs projets 3, les derniers pour étayer une gestion consensuelle 4 ou une action publique intéressant la ville. Si la mixité apparaît comme une notion dont l’usage est souvent repris sous la forme d’un mot d’ordre, c’est qu’elle serait un remède miracle, de connotation “light”, quasi magique. Mais remède contre quoi?
1
. Article déposé avec l’aimable autorisation des Presses universitaires de Franche Comté, détentrices des droits.
2
. Le titre 1 des principes généraux de la L.O.V. est ainsi formulé : “afin de mettre en œuvre le droit à la ville, les communes [...] l’Etat assurent à tous les habitants des villes des conditions de vie et d’habitat favorisant la cohésion sociale et de nature à éviter ou à faire disparaître les phénomènes de ségrégation. Cette politique doit permettre d’insérer chaque quartier dans la ville et d’assurer dans chaque agglomération la coexistence de diverses catégories sociales”. Au milieu des années 1970, les dispositions sur les locaux collectifs résidentiels (obligation faite au constructeur de mettre à disposition des habitants de l’ensemble édifié des locaux collectifs dont la superficie était calculée sur la base 0,75 m2 par logement réalisé) mettaient en jeu cette notion puisque devant favoriser la vie associative et la rencontre d’habitants.
3
. Pour être plus précis, il s’agit d’ailleurs tout autant de mixité sociale que de mixité fonctionnelle. Pour ce qui est de la première, il