Mon corps m'appartient-il?
21/02/2012
Mon corps m’appartient-il ?
Par la prostitution, certaines personnes vendent leur corps et n’en sont plus réellement propriétaires pendant un certain temps. Le corps est un bien particulier dans notre société. Les viols, de plus en plus nombreux, posent également la question de la possession de son corps. Sommes-nous propriétaires de notre corps ? En effet, si quelqu’un d’autre dispose de notre corps, il ne nous appartient plus, au moins pendant un temps. Cependant pour pouvoir vendre son corps, il faut qu’il nous appartienne. En effet, la prostitution n’est pas de l’esclavage car il y a une volonté dans la prostitution qu’il n’y a pas dans l’esclavage. Mais si la société ne prend pas le corps de la prostitué comme elle prendrait celui de l’esclave, elle pousse la femme (ou parfois l’homme) à décider de vendre son corps. Il est possible que ce soit plus cynique encore, les circonstances, la misère, l'envie d'une vie matériellement plus assurée, se chargeant d'asservir non le corps directement, mais l'esprit, la volonté de la prostituée, de manière à ce qu'elle fasse elle-même la démarche de se prostituer, et endosse en même temps la responsabilité de son acte (là où l'esclave, au moins, à l'excuse de ne pas s'appartenir et de beaucoup moins engager sa volonté dans ce qu'on exige de lui). Sommes-nous poussés à nous défaire « volontairement » de la souveraineté de notre corps, plutôt que d’en être simplement privés ? Et les personnes se trouvant dans ces cas extrêmes sont-elle les seules à ne pas être propriétaires de leur corps ? Il existe dans notre société des modèles que nous nous trouvons obligés de suivre, des idéaux que nous partageons tous ou presque. Nous entendons souvent parler de « dictature de la beauté », qui est à l’origine de plusieurs phénomènes de notre société comme l’anorexie ou la chirurgie esthétique. L’anorexie est cependant un exemple paradoxal : l’anorexique veut contrôler son corps plus que quiconque, car