Monnaie Fiduciaire
Dans un mouvement qui s’accélère après la Seconde Guerre mondiale, la détention de comptes en banque se diffuse, jusqu’à couvrir la quasi-totalité de la population, qui est ainsi « bancarisée ». C’est l’essor de la monnaie scripturale, qui prend la forme d’avoirs bancaires utilisables par jeux d’écriture. L’usage du chèque se développe : forme la plus répandue de ces jeux d’écriture qui permettent le règlement des échanges, le chèque est un « mode de règlement ».
La monnaie scripturale présente, par rapport à la monnaie fiduciaire, un triple avantage :
elle permet le règlement à distance sans déplacement physique des partenaires de l’échanges, elle offre des garanties plus fortes de protection contre le vol ou la perte, elle produit des traces dans la comptabilité bancaire qui peuvent servir de preuves en cas de contestation
Le chèque connait une régression relative. En effet, bien que la monnaie scripturale ait représenté, par rapport aux billets et aux pièces, une forme de dématérialisation, le chèque, support de cette monnaie, est un processus long, qui suppose la traduction d’inscriptions manuscrites (destinataire, montant de la somme) en signes lisibles par les machines et le transfert physique entre banques. Ce processus lourd est coûteux.
C’est la raison pour laquelle les banques ont incité les agents économiques à utiliser les modes de paiement informatisés : paiements par cartes, virements et prélèvements informatisés, qui ne se traduisent ni par des transferts physiques ni par des inscriptions manuscrites.
A ce point d’évolution, la monnaie prend une forme purifiée : il s’agit d’une simple information sur le niveau d’actifs liquides détenus par un agent économique (le niveau de son compte en banque), et les modes de règlement sont de simples modes de circulation d’informations qui correspondent à des transferts de pouvoir d'achat.