Moral et politique
Celui-ci est traversé de contraintes, de tensions, de préoccupations individuelles et collectives, aussi variées que divergentes.
A la rencontre de la morale et de la politique une problématique spécifique parait toutefois s’imposer : comment doit-on définir la politique, en son rapport à la vertu individuelle ? Plus encore peut-être : qu’est-ce-qui permet de dire d’un pouvoir politique qu’il est légitime ? Double difficulté, on le voit, la première ayant trait à la définition de la singularité politique, la seconde à la légitimation de celle-ci.
Il s’agira d’abord de réfléchir à la relation de la morale individuelle avec le pouvoir des hommes. Il apparaitra alors que ce pouvoir ne peut ni ne doit attendre des hommes une parfaite moralité, ni a fortiori prétendre la leur inculquer. Il doit avant tout assurer la vie et la sécurité des citoyens, disposer à cet effet d’une force perçue par tous comme légitime, et donc être fondé en droit.
I- De la morale au politique :
Morale et politique sont généralement considérées comme des notions liées, soit que l’on considère que tout pouvoir politique doit être justifié moralement, soit que l’on pense la politique comme extension du devoir individuel aux dimensions de la collectivité (A).
En réalité, du point de vue de leur définition, elles reposent sur des principes fort différents (B). La distinction n’est apparue dans l’histoire de la philosophie que progressivement.
A- Morale et Politque : deux notions liées :
Platon insiste ainsi bien plus sur la proximité des deux éléments, en définissant l’homme politique comme médecin de l’âme, dont la fonction est d’assurer le bonheur de la Cite par la justice, et non la justice pour