Moscou: rupture de 1991
De ville soviétique à ville russe uniquement, Moscou passa d’un jour à l’autre d’une capitale communiste puissante à la capitale nationale d’une puissance régionale. Lorsque Gorbatchev démissionna en décembre 91, la ville entra dans une nouvelle ère de réadaptation des espaces et des fonctions. Moscou, le premier témoin du déclin de l’Empire soviétique, doit se forger une nouvelle image. Et les Moscovites se mettent à réaménager la capitale. En moins de dix ans, la ville est devenue méconnaissable. On a fait disparaître des symboles communistes et en même temps on fait revivre le passé historique russe. Les symboles d’hier ou d’aujourd’hui se juxtaposent.
1) Un centre recouvrant sa valeur historique.
L’évolution du centre de Moscou depuis 1991, dans son ensemble tourne autour d’un thème ou d’un but : rétablir la « vieille histoire » de la Russie et de la capitale. Cela se réalise au travers une modification massive de la toponymie du vieux centre moscovite, et une restructuration et une réorganisation des monuments. En effet, durant l’hégémonie du soviétisme sur la capitale, les symboles faisant gloire au communisme ont foisonnés. Ainsi, depuis 1991, les statues de Dzerjinski, de Sverdlov et de Kalinine sont déplacées et transférées dans le parc de la Maison des Artistes, aujourd’hui appelé parc de la Sculpture. Cependant une polémique s’est engagée à l’encontre de l’imposant Lénine et de son mausolée, toujours présent à sa place d’origine.
La Moscou postsoviétique fait des efforts pour établir une continuité entre l’histoire prérévolutionnaire et l’histoire contemporaine.
Depuis le début des années 1990, la reconstruction ainsi que la réouverture de nombreux lieux de cultes orthodoxes favorisés par l’état fédéral et la municipalité de Moscou, traduisent la réconciliation de l’église orthodoxe et du pouvoir. Alors qu’en 1988, on ne dénombrait que quarante-huit églises orthodoxes, en