Musset
Définition du monologue classique :
Une déploration (plainte douloureuse ; lyrisme) dans laquelle le perso ouvre son cœur et livre ses sentiments aux spectateurs.
Un moyen de délibérer : le perso analyse la situation afin de prendre une décision qui déterminera son action future.
Situation de l’extrait : dans l’acte I, Camille et Perdican se sont rencontrés à deux reprises, et, à chaque fois, l’attitude de Camille a remis en cause l’idée d’un mariage possible entre eux (I, 2 : refus de C d’embrasser P ; I, 3 : refus de C d’évoquer ses souvenirs d’enfance avec P), ce qui désespère le Baron. D’ailleurs, Camille annonce, à la scène 1 de l’acte II, son intention de quitter le château pour entrer au couvent. Or cette intrigue amoureuse est interrompue par le monologue de Maître Bridaine, qui intervient comme une digression à l’égard de l’intrigue amoureuse : il met en effet l’accent sur la rivalité qui l’oppose à Maître Blazius face au Baron ; cette rivalité avait déjà été suggérée par le Chœur : ce dernier avait mis en évidence la similarité de ces deux personnages « grotesques », qui ne pouvait déboucher selon lui que sur des rapports haineux et conflictuels (p.34, I, 3).
Problématique : dans quelle mesure ce monologue est-il une parodie des monologues classiques ?
I) Un monologue traditionnel
A) Le lyrisme de la plainte
Bridaine se plaint d’avoir été évincé par Blazius à la table du Baron :
Contexte du repas évoqué par la didascalie externe : la scène a lieu dans « la salle à manger », et les domestiques (« on ») préparent la table.
La répétition du mot « place (d’honneur) » (l.2 et 10) signale que c’est