Ménon
Etude de texte Platon Ménon p 152 « Et de quelle façon chercheras-tu […] » à p 154 « […] je veux bien rechercher avec toi ce qu’est la vertu »
Ménon doute de la possibilité de cette recherche. En effet, comment prendre pour objet de recherche quelque chose dont on ne sait pas ce que c'est ? (1er aspect du paradoxe) Et selon quel critère identifier, si on « tombait dessus », la chose que l'on recherche si on ne la connaît pas ? (2e aspect du paradoxe). Il ne sert donc à rien de chercher.
Mais en réalité, le paradoxe que formule Ménon est une conséquence radicale de ce qu'affirme Socrate, qu'on ne peut connaître quelque chose de la vertu sans connaître ce qu'est la vertu. Il affirme d'ailleurs (80d) qu'il ne sait pas ce qu'est la vertu. Mais dans la pratique, les deux ont déjà donné nombre de propositions vraies au sujet de la vertu.
Socrate reformule : il est impossible de chercher ce qu'on connaît tout comme ce qu'on ne connaît pas. Ce qu'on connaît, on ne le cherche pas, et comment savoir quelle est cette chose que l'on cherche quand on ne la connaît pas ? (1er aspect, le 2e en découle). La formulation socratique met en évidence le dilemme : soit je connais (totalement) un objet, soit je ne le connais pas (du tout).
Socrate ne croit pas que cet argument soit bon.
Socrate soumet au jugement de Ménon une déclaration faite par des « prêtres et de prêtresses qui s'attachent à rendre raison des choses auxquelles ils se consacrent » – donc, apparemment des choses divines. Ceux-ci déclarent que l'âme est immortelle, qu'elle passe de mort à vivant, mais que jamais elle n'est détruite. Or, comme l'âme a ainsi vu l'Hadès, « c'est-à-dire toutes les réalités », elle a appris toute chose (81c). Par ce fait, l'âme « est capable [...] de se remémorer ces choses dont elle avait justement, du moins dans un temps antérieur, la connaissance. Car toutes les parties de la nature sont apparentées et en se remémorant une seule chose, on se remémore les autres. «