Napoléon, fossoyeur ou soldat de la Révolution ? (1799-1814)

Autour du général Napoléon Bonaparte, devenu Premier Consul après le coup d’État du 18 Brumaire, un projet fédérateur prend corps stabiliser le pays à partir des acquis révolutionnaires tout en garantissant la sécurité et la grandeur de la France en Europe. Mais le pouvoir de Napoléon ne cesse de croître, et la paix européenne de 1802 n’est pas durable ; Bonaparte est-il le sauveur des principes révolutionnaires, ou les trahit-il au profit d’un rêve de grandeur impériale?

I. UN PROJET DE REORGANISATION NATIONALE ET EUROPEENNE
QUELS SONT LES GRANDS AXES DE L’ACTION DE BONAPARTE ?

A. L’affirmation d’un pouvoir personnel

• Après le coup d’État du 18 Brumaire, Napoléon Bonaparte devient Premier Consul. Il jouit d’un grand pouvoir et déploie une activité inlassable, li parvient à rallier autour de sa personne de nombreux révolutionnaires, mais aussi des membres de l’élite de la France d’Ancien Régime, en autorisant les émigrés à revenir en France.
• La Constitution de l’an VIII devait permettre que la nation soit à la fois représentée et gouvernée, et concilier ordre et liberté. Mais l’autorité du Premier Consul s’avère bien vite sans partage. Le Tribunat, qui comprend des libéraux comme Benjamin Constant et Jean-Baptiste Say, est épuré dès janvier 1802 et asservi par Bonaparte. À l’été 1802, un plébiscite attribue à ce dernier le Consulat à vie.
• En 1802, l’esclavage est rétabli dans les colonies françaises ; arrêté, Toussaint Louverture meurt en prison en 1803.
• La Constitution de l’an X renforce les pouvoirs du Premier Consul et la part des notables dans la représentation nationale, en affaiblissant le Tribunat et le corps législatif. En 1804, un Empire héréditaire est fondé.

B. Une œuvre de réorganisation

• Le Premier Consul est partisan de la centralisation : dans les départements, les préfets, qui dépendent directement du gouvernement, représentent l’autorité de l’État. En 1802,