Je marche toujours dans les égouts de Stalingrad. C’est répugnant ! L’odeur s’imprègne sur mes vêtements et pénètre dans tout mon corps, les rats vont et viennent sans cesse en essayant de me ronger les chaussures. Je patauge dans dix centimètres d’eaux usées et je ne regrette pas d’avoir accepté les rangers du régiment. Je finis enfin par atteindre une échelle pour remonter à la surface. Un ennemi se poste à la sortie, je l’abats de trois balles dans le torse et je le vois s’écrouler. La voie est maintenant libre, je cours vers un abri proche en manquant de me faire atteindre par un soldat ennemi que je n’avais pas distingué en face de moi. Je découvre alors un paysage urbain détruit par les mines et jonché de corps inertes. J’ai bien fait de me refugier dans les égouts car sinon j’aurais été l’un de ces cadavres méconnaissables. Je me mets alors à imaginer la scène d’horreur qui s’est déroulée il ya peu de temps en cet endroit, j’entends les cris des civils, les hurlements des soldats, l’explosion des mines et les rafales de balles. J’ai peur, je tremble en repensant à la mort qu’ont pu avoir mes compagnons de guerre. Je reviens vite à la réalité, je ne suis qu’un pion dans cette guerre et si je meurs ici personne ne se donnera la peine d’identifier mon corps. Mon état de fatigue s’aggrave depuis que j’ai quitté le camp de Stalingrad. Je décide alors de me reposer dans un des appartements désertés qui entourent la rue. Une fois à l’intérieur j’envoie un signal pour que des renforts arrivent. Je sais que je suis en sécurité car les opposants et moi-même avons reçu l’ordre de rester dans les rues jusqu’à la victoire. D’une petite fenêtre je peux apercevoir le campement des ennemis et je compte quatre soldats, leur commandant doit être tombé sous nos balles. Après une longue nuit de repos, je grimpe sur le toit en attendant l’hélicoptère qui doit m’être envoyé. Il arrive après une demi-heure d’attente, il est composé de cinq soldats placés sous mes ordres. Je