Orthographe
Ces réussites et, surtout, ces échecs ont depuis longtemps soulevé l’intérêt de nombreux pédagogues et chercheurs. C’est ainsi que Célestin Freinet, l’apôtre de la " méthode naturelle ", et, plus récemment, des chercheurs parmi lesquels André Angoujard, Jean-Louis Chiss et Gérard Dessons, ont réfléchi à la stratégie d’enseignement/apprentissage de l’orthographe à mettre en œuvre.
A leur suite, on s’interrogera sur les bases de l’enseignement traditionnel de l’orthographe, à savoir l’utilisation des règles d’une part et la rigueur de la progression d’autre part, avant d’examiner la manière de donner du sens à son apprentissage.
Pour beaucoup, l’orthographe est un ensemble de règles nécessaires pour pouvoir écrire sans faute. C’est contre cette norme qu’André Angoujard s’insurge violemment, dans la mesure où elle est survalorisée et s’impose avec une telle force que les élèves s’en trouvent inhibés dans leur production. Et cela bien à tort, si l’on en croit les auteurs du troisième document, puisque ces règles orthographiques sont avant tout le fruit d’une convention, à laquelle on prétend tout au plus donner une apparence rationnelle. La majorité des élèves n’ont donc pas tort de ne pas y recourir quand ils apprennent l’orthographe et de préférer, dit Freinet, une méthode par " tâtonnement expérimental ", faite d’essais et d’erreurs. Le scripteur socialement engagé par ses compétences en la matière se doit, par conséquent, de ne pas accepter naïvement de telles contraintes et d’introduire dans sa pratique une part de réflexion et d’interrogation