Pascal les pensées
De même l'exemple du père, heureux de chasser le sanglier, alors qu'il vient de perdre depuis peu son fils, met bien en avant le caractère profondément contradictoire de l'homme, qui se suffit d'un banal divertissement pour effacer son chagrin. Mais, cela cache sans aucun doute un malaise flagrant face à l'ennui, au néant et à la mort. Cette anecdote pourrait constituer une parabole : l'homme reste fondamentalement malheureux malgré tous ses divertissements : « L'homme, quelque plein de tristesse qu'il soit, si on peut gagner sur lui de le faire entrer en quelque divertissement, le voilà heureux pendant ce temps là. Et l'homme, quelque heureux qu'il soit, s'il n'est diverti et occupé par quelque passion ou quelque amusement qui empêche l'ennui de se répandre, sera bientôt chagrin et malheureux. Sans divertissement il n'y a point de joie. Avec le divertissement il n'y a point de tristesse. »
Selon Pascal, l'homme n'a de cesse de fuir l'idée de sa mort prochaine. Il en a une telle hantise qu'il éprouve la nécessité de se détourner, de fuir cette image misérable de lui-même par le biais des divertissements. Tous les moyens lui sont utiles : jeux, conversations, plaisirs liés à la vie mondaine, charges, guerres, etc. Cependant, le bonheur qu'il peut en retirer n'est pas véritable, puisqu'il repose sur la vacuité. Si l'homme est