Pascal, pensées : en quoi l'homme est-il misérable ?
Pascal traite de l’H en général et non d’une catégorie particulière. Il établit une sorte d’anthropologie, une étude de la nature humaine menée autour de l’axe de sa misère.
I. Une condition faible est mortelle
1. sa condition mortelle réalité incontournable de notre éphémérité. La faiblesse de l’H réside dans ce qui fait de lui un être limité : • F.64 : « quand je considère la petite durée de ma vie absorbée devant l’éternité » • F.29 « notre durée vaine et chétive »
Image de la décomposition : • F.20 « La puissance des mouches, elles […] mangent notre corps »
Image de l’H en deuil : • F.126 « cet homme qui a perdu depuis peu de mois son fils unique »
2. l’H est petit, misérable par rapport à l’espace qui l’entoure
Misère de l’H au sens de petitesse, de fragilité : • F.64 : « le petit espace que je remplis et même que je vois, abîmés dans l’infini immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignore » • F.104 « l’univers me comprend et m’engloutit comme un point »
« Imbécile » au sens étymologique (latin) : dont les formes physiques et intellectuelles sont faibles par nature ou dégradation : • F.122 « imbécile ver de terre »
3. l’H est un être sans signification, il n’a pas de raison d’être l’H est un être aléatoire : • F.64 « il n’y a point de raison pourquoi ici plutôt que là […] Qui m’y a mis ? » • F.125 « je ne suis pas un être nécessaire »
II. Une fragilité intellectuelle et morale qui fait le néant de la condition humaine
1. vanité de la raison humaine
La raison n’est pas un moyen de connaître dans la mesure où la raison est sans cesse perturbée et corrompu par des puissances trompeuses : l’imagination, la coutume, l’amour propre. La raison n’a pas de pouvoir face à l’imagination « qui marque du même caractère et le vrai et le faux ». La raison est donc défaillante. C’est le règne de la folie : • « il est dont vrai de dire que tout le monde est dans l’illusion »