Petite note inutile
Il faut bien distinguer l’investisseur du spéculateur. Le premier cherche à réaliser un gain à partir de l’activité productive de l’entreprise, c’est parce que l’entreprise est rentable et réalise des profits qu’il en recevra une part. Sur les MF, cela se traduit par des dividendes.
Le spéculateur cherche à réaliser un gain sur la variation du prix d’un actif, sans considération pour la capacité de l’entreprise à être profitable. Cela ne signifie pas forcément qu’il est déconnecté de la réalité de l’entreprise ; il peut simplement anticiper les annonces des entreprises afin d’anticiper les réactions des acteurs financiers, donc il doit considérer les capacités de l’entreprise. Il anticipe la convention.
L’investisseur agit donc davantage sur le long terme (LT) alors que le spéculateur cherche plus un gain à court terme (CT). Un spéculateur peut très bien acheter un titre et le revendre 10 minutes plus tard pour empocher une plus-value ; ce n’est pas ce que fait l’investisseur.
La spéculation est déstabilisante dans la mesure où elle amplifie les comportements « normaux » sur les MF (mimétisme, convention ; cf 22/). Le spéculateur mise sur les anticipations auto-réalisatrices : si j’achète massivement, je donne un signal et les autres vont suivre. Comme la demande de titres augmente, leur valeur augmente ; le spéculateur peut alors vendre. Il achète avec la rumeur et vend avec la nouvelle… la rumeur étant l’anticipation de la nouvelle. Le spéculateur doit donc agir avant les autres (ce n’est pas le cas de l’investisseur).
La spéculation accentue donc la volatilité des cours car à une information économique correspond la réaction normale des investisseurs à laquelle s’ajoute (au préalable) celle des spéculateurs. Par exemple, une entreprise qui doit annoncer une baisse de ses profits ou l’échec d’un investissement, verra le cours de son action diminuer car les investisseurs en conséquence revendront leurs titres. Mais