Préjugés
Des préjugés ne sont pourtant pas des pensées. Ils existent justement parce qu’ils n’ont pas été jugés : les préjugés ne témoignent pas d’une nature viciée, mais d’un jugement qui n’a pas été effectué. En finir avec les préjugés, c’est donc décider de bien juger. Supprimer les préjugés est une affaire de volonté, c’est pourquoi on appelle le doute de Descartes pour trouver la vérité un doute volontaire.
Mais la volonté peut manquer. L’action, l’intérêt, les passions finiront-ils jamais de fragiliser cet effort de vérité ? Au-delà de ces obstacles, la difficulté d’une pensée sans préjugé vient de sa nature. La pensée est un mouvement, disait Platon, et une vérité qui cesse d’être méditée devient une opinion, un cadavre de vérité, écrivait Hegel. Ce qui est connu comme vrai, même vrai, devient un préjugé dès qu’il cesse d’être médité. Ce qui est bien connu devient pour cette raison même mal connu.
Ce qui est connu comme vrai, même vrai, devient un préjugé dès qu’il cesse d’être médité. Ce qui est bien connu devient pour cette raison même mal connu.”
A titre d’exemple, imaginons ensemble une personne qui qui serait intimement persuadée d’en avoir fini avec tous ses préjugés. Cette personne pour sûr n’aurait plus aucune raison de questionner aucune des choses qu’elle considère comme vraie. Ainsi plus que toute autre elle tomberait sous le coup du passage de l’article intial que j’ai cité plus haut dans ce