Dissertation philo: Peut-on légitimement parler d'homme sans culture?
Intro:
A première vue, il paraît délicat de dissocier culture et humanité. Si le mot culture désigne ici l'ensemble des processus par lesquels l'homme transforme la nature pour en tirer profit, on comprend donc que c'est l'esprit humain qui est à l'origine de la culture car il invente des formes nouvelles pour les choses. Dans un autre sens, la culture peut désigner la manière propre qu'a un groupe humain déterminé de procéder à la transformation de la nature. Cependant, elle désigne aussi un ensemble de connaissances sur des thèmes variés et étendus. Le problème se pose désormais de savoir s'il est envisageable, de façon justifiée, d'affirmer qu'il existe des hommes dépourvus de culture. Si oui, dans quelles mesures peut-on alors parler d'un homme «sans culture »? Mais est-ce bien justifié? En effet, la culture n'est-elle pas un phénomène tout à fait ordinaire et qui va de soi? Dans de telles conditions, que deviendrait un homme échappant à toute éducation? Et qu'adviendrait-il d'un homme dénué de culture? Pourrait-on le qualifier d'être humain ou serait-ce bien au contraire immoral?
Première partie:
Poser la question de la part de nature et de culture en l'homme c'est se demander comment distinguer en lui l'inné de l'acquis. L'inné, c'est ce qui appartient à la nature d'un être. L'acquis, c'est l'ensemble de ce qui s'ajoute à l'être après sa naissance du fait de son existence ou de son immersion dans une culture, c'est-à-dire l'éducation. L'homme acquiert son humanité par l'éducation, donc à travers une culture. La curiosité peut également amener à un enrichissement personnel si une certaine part d'éducation est faite. Mais est-il possible de distinguer l'inné de l'acquis? Il apparaît très éclairant d'étudier le cas des enfants sauvages dans cette optique. Les enfants sauvages sont des enfants qui peuvent être recueillis par des animaux à la suite de circonstances inaccoutumées et qui ont