Philosophie arabe.
Commentez ce passage de Léo Strauss :
« Nous trouvons dans la philosophie islamique un usage relativement étendu de la distinction entre enseignement exotérique fondé sur des arguments rhétoriques, et enseignement ésotérique, fondé sur des arguments scientifiques ou démonstratifs »
La philosophie islamique se développa à Bagdad à partir du IXème siècle sous le règne du calife Al-Ma'mûn, lequel dépêcha dépêcha des émissaires afin d'importer les manuscrits grecs depuis Byzance. Il fît bâtir la « maison de la sagesse » dans laquelle les intellectuels traduisaient rapidement les textes grecs, c'est ainsi que Platon, Aristote et Plotin furent introduits dans le monde musulman. Et la philosophie islamique se caractérise d'ailleurs par le commentaire, elle est un commentaire des œuvres d'Aristote et de Platon. En outre, ce bâtiment marque la présence de la philosophie dans une société organisée par le texte religieux, le Coran. Mais cette présence est problématique dès lors que la philosophie se donne pour tâche de spéculer sur l'ordre de l'univers et sur le comportement que doit adopter l'homme au sein de la société et plus généralement de l'ordre cosmique, car ce sont là des sujets auxquels la religion apporte déjà des réponses. Philosophie et religion prétendent toute deux apporter une réponse aux problèmes théoriques et pratiques, et, dans cette société musulmane, la religion apporte déjà des réponses qui organisent la vie et la pensée des hommes.
En outre, philosophie et religion divergent quant à la méthode d'enseignement requise. Le discours philosophique se caractérise en ce qu'il est un discours rationnel, démonstratif et logique : c'est par un raisonnement, une déduction logique, que la vérité est recherchée. En ce sens, la compréhension des textes nécessite l'utilisation d'un outil logique en plus de la compréhension abstraite des concepts ; ce qui rend la discipline accessible à la seule