Philosophie
La culture est-elle la nature de l’homme ? Est-ce par la culture que l’homme est ce qu’il est ? Cette question peut à première vue avoir une réponse évidente : ce qui nous distingue de l’animal, c’est notre culture, et tout homme qui ne ferait apparaître aucune forme de culture serait considéré comme barbare, sauvage voire animal. Pourtant, par leur définition, culture et nature abordent deux notions contradictoires. Ce qui est naturel, est donné à la naissance, la nature de l’homme est donc ce qui dès sa naissance fait qu’il n’est autre chose que ce qu’il est. La culture au contraire est quelque chose qui s’obtient par le travail de l’homme, c’est ce qu’il ajoute à ce qu’il est en naissant, c'est-à-dire sa nature. Comment peut-on alors qualifier de nature humaine, ce que l’homme obtient par le travail ? Ce qui s’acquiert ou qui est acquis peut-il être inné ?
La culture n’est pas innée, elle ne se trouve pas en chaque homme dès ça naissance. En ce sens, il convient de se demander de quelle manière elle peut être la nature de l’homme. Admettre la culture comme nature de l’homme, c’est affirmer que la culture est l’essence de l’homme. En ce sens, la culture serait innée, l’être qui n’a pas de culture est un être qui n’est pas né avec. Par ce raisonnement, on en déduit qu’il n’est pas humain. Cette thèse est contestable car la culture n’est pas offerte à chaque homme dès la naissance, c’est par l’éducation que l’homme acquiert sa culture, l’exemple de Victor l’enfant sauvage en est la preuve. A première vue, cette enfant de 6 ans retrouvé seul dans la nature n’a presque rien d’humain : il n’est doué d’aucun langage, est associable et ne semble pas avoir conscience de lui-même. Il s’apparente plus à un animal qu’à un être humain, et de plus, s’il était humain, il aurait été naturellement cultivé, or il ne l’est pas. Certains chercheurs en déduisent que Victor n’est pas humain.