Phèdre, jean racine
En quoi cet extrait est-il une tirade tragique? On retrouve dans cette tirade l'expression de la douleur de Phèdre face à la fatalité qui l'écrase. Phèdre semble en effet en butte à la vengeance de Vénus qui poursuit sa famille ; elle ne peut résister à l'amour interdit (parce qu'incestueux) qu'elle ressent pour Hippolyte. Il y a donc bien dans ce texte une forme de fatalité tragique, force supérieure face à laquelle l'héroïne ne peut rien. Néanmoins, le tragique du 17° siècle réside bien plus dans la volonté de faire pleurer le public : c'est bien ce que recherche Racine dans cette tirade, à travers l'utilisation nettement visible du registre pathétique (champs lexical de la souffrance, exclamations douloureuses...)
Sur quoi repose la vraisemblance de cette scène? Le sujet mythologique de la pièce pourrait paraitre invraisemblable; cependant, au 17°siècle, la mythologie n'est pas considérée dans sa dimension irréaliste. De plus, Racine s'emploie a gommer cette dernière approche en rapprochant l'héroïne des spectateurs : le langage de la passion, la mise en scène du corps et de ses souffrances permettent au public de s'identifier aux personnages tragiques. Enfin, le récit que Phèdre fait se sa rencontre avec Hippolyte est particulièrement vraisemblable, dans la mesure où il se fonde sur une analyse très précise de la psychologie et des passions amoureuses.
Quels éléments inscrivent ce texte dans le classicisme? Cet extrait s'inscrit dans le classicisme d'abord parce qu'il s'agit d'une tirade tragique, genre caractéristique de ce mouvement. De plus, le sujet de la pièce est tiré de l'Antiquité grecque, et Racine s'inspire d'HIPPOLYTE, pièce du dramaturge grec Euripide : c'est donc bien que ce texte est conforme à la doctrine classique de l'imitation. En outre, les thèmes abordés par la tirade sont eux aussi caractéristiques du classicisme : les passions