L'allergie
Pierre Marty et les psychosomaticiens de l’école de Paris ont montrés qu' il n'existait pas de maladie psychosomatique associée à des traits personnalité spécifiques. L’allergie est peut-être la seule exception. Autre originalité : les allergiques ont souvent une activité fantasmatique riche et non dépourvue de qualité libidinale et montre une empathie toute particulière. La relation d’objet allergique décrite par Pierre Marty en 1957 désigne une tentative permanente de se rapprocher de l’objet dans la relation affective afin d’effacer les limites qui le séparent de l'autre pour en faire un hôte permanent. « Le sujet habite l’objet de la même façon qu’il est habité par lui » ; « Un allergique n’a qu’un désir, unique et capital, se rapprocher de l’objet jusqu’à se confondre avec lui ». ( Pierre Marty,1958, La relation objectale allergique, Revue française de psychanalyse, tome 22, n°1) . Il y a identification totale et massive à l'objet.
C’est l’échec de la tentative de rapprochement qui provoque la crise : asthme, eczéma, urticaires, etc. Certains sujets, lors des crises traverse un état confuso-onirique, d’autres ont des angoisses de dépersonnalisation (selon Ziwar cité par Marty). « Je ne peux pas vivre en moi, je ne peux vivre qu’unie à une autre personne » dit une patiente de P. Marty.
La relation d’objet, dans un premier temps, consiste en la saisie immédiate et massive de l’autre jusqu’à la confusion des identités suivie, dans un deuxième temps, par l’aménagement progressif de cet objet. L'aménagement vise à réduire la distance jusqu’à l’indistinction par interpénétration sujet/objet. La saisie immédiate de l’objet sans conflit et non différent de soi est l’activité essentielle de l’allergique. Une familiarité particulière avec l’inconscient rend compte d’une étonnante empathie.
Quand apparait une incompatibilité entre deux objets également investis, comme dans la situation œdipienne, l'allergique se retrouve « écartelé »