Acte 3 scène II
Le rôle de Sganarelle, Dom Juan ne s’abaisse pas a demander son chemin, Sganarelle vouvoie l’ermite, Dom Juan le tutoie, « va, va » Sganarelle le tutoie, changement d’adresse au pauvre. Par respect pour le pauvre, Sganarelle le vouvoie, car c’est un ermite, il l’appelle même « bonhomme » au vrai sens du terme. Il tutoie après par sympathie mais prend malheureusement le parti de Dom Juan. Sganarelle dit que Dom Juan croit en 2 et 2, c’est un lien que Molière souligne au spectateur, Sganarelle avait déjà essayé d’éclairer les paysannes sur la personnalité de son maitre, « ne craignez point » et ici « vous ne connaissez pas monsieur » alors il est un complice de l’ermite, en revanche Sganarelle devient ensuite complice du corrupteur lorsqu’il reprend le tutoiement. « va » la religion de Sganarelle ne va pas jusqu’au sacrifice, il veut bien aider l’ermite à survivre mais ne partage pas son intégrisme, en fait Sganarelle est du côté des victimes mais ne peut s’opposer à son maître.
Le choix du pauvre est un choix ascétique prôné par le christ lui-même, le pauvre a choisi une vie simple. Celui qui veut faire son salut doit abandonner ses biens, il est plus difficile pour un riche d’entrer au royaume de dieu, donc l’ermite a choisi de passer sa vie isolé a prier, or, faille dans les paroles du pauvre, puisqu’il est prêt a passer un marché avec ses bienfaiteurs. Il prie pour le salut de ceux qui lui donne de l’argent, il prie donc pour le maintien de l’ordre du monde. Les riches achètent leur salut au lieu de le faire par eux même.
Dom Juan essaie d’ exploiter la faille, si l’on peut monnayer quelque chose avec dieu, pourquoi ne pas lui demander directement de l’aide matérielle ? « Eh, prie le . . . . » cela suggère soit que dieu est ingrat soit qu’il n’est pas, et en tout cas que la prière est inutile pour vivre, Dom Juan à donc un raisonnement de libertin qui ne cherche que l’efficacité, certes le pauvre résiste a Dom Juan mais sa naïveté n’est pas