Politique usa
Les attentats du 11 septembre 2001 ont en effet été le déclencheur d’une politique étrangère « hyper interventionniste » de la part des Etats-Unis. Ce comportement s’est caractérisé par des interventions armées à l’étranger afin de renverser des régimes ne respectant pas les standards démocratiques et libéraux occidentaux. Ces actions ont été justifiées par un discours hautement moral et religieux, développant une vision du monde manichéenne et simpliste (« L’axe du mal », « vous serez avec nous ou contre nous ») dans lequel l’Amérique se pose comme le phare de la liberté et le défenseur de la démocratie. Cet aspect du discours des officiels américains et l’unilatéralisme dont a fait preuve l’administration Bush (elle n’a pas tenu compte de l’avis de la communauté internationale pour agir) ont provoqué des critiques très fortes de cette politique, autant sur le sol américain qu’à l’étranger.
Ainsi, John Kerry, le candidat démocrate aux présidentielles de 2004 déclarait-il en décembre 2003 : « tout simplement, l’administration Bush a poursuivi la politique étrangère la plus inepte, la plus arrogante, et la plus idéologique dans l’histoire moderne » (Discours au Council on Foreign Relations, 3 décembre 2003). Peut-on dire, comme le laisse supposer cette affirmation, que la politique étrangère de l’équipe Bush constitue réellement une rupture avec les idées et la pratique de ses prédécesseurs ? Le public européen et français a été choqué par les formules de l’administration Bush, largement relayées par les médias. Pourtant les notions auxquelles elles font appel (messianisme, destinée manifeste des Etats-Unis, thème de la croisade, lutte pour la démocratie et pour un monde meilleur) ne sont