Pourquoi donner sens à la vie ?
La vie est sans doute le seul phénomène, au sein de la nature, auquel nous pouvons prêter un sens. La matière obéit à des lois. Les phénomènes physiques et chimiques se produisent suivant une régularité qui nous laisse penser un ordre de la nature, sans que cela autorise à parler d’un sens de la nature. Il est alors intéressant de partir ce cette caractéristique de la vie pour s’interroger sur le genèse de l’idée de sens. Pourquoi vient-elle tout « naturellement » à l’esprit quand on se trouve devant un phénomène vital ? Pourquoi de la vie appelle-t-elle l’idée d’un sens ? Le sens ne naît-il pas de la vie elle-même ?
Sans doute faut-il commencer par remarquer que donner un sens à la vie n’équivaut pas à lui donner un seul sens et encore moins à préjuger de ce sens. S’il y a bien un risque ce serait celui de penser que nous pouvons connaître ce sens de la vie et qu’il serait unique et univoque. Une certaine forme de biologisme a laissé penser qu’une connaissance objective de ce sens serait possible et permettrait de fonder l’organisation de la vie humaine dans toutes ses dimensions.
Toutefois la vie humaine n’est-elle pas marquée par le recours à un ensemble de médiations (instruments, outils, institutions etc.), inconnues de la vie biologique, à travers lesquelles son sens se construit ? Peut-on penser un sens de la vie sans la compréhension des signes par lesquels elle prend sens ? est-ce la vie qui prend la forme de signes ou bien les signes à travers lesquels on donne sens à la vie ?
I- Equivocité du sens quand il s’agit de la vie.
ambiguïté de la vie (texte de Kant). Type singulier d’ordre. Ordre qui laisse penser au sens d’une organisation. Pas seulement ordre statique de la nature mais ordre dynamique. Vie met de l’ordre plutôt qu’elle ne se conforme à un ordre. • Vie pas seulement succession mais enchaînement, multiplicité dans une unité. Ordre cohérent. Pas seulement classement descriptif, car vivant ne