Préface du ventre de paris
Roman naturaliste par excellence : Zola veut prouver qu’avec des sujets apparemment indignes de l’art (les halles et leurs étalages gargantuesques de nourriture), l’artiste véritable peut faire une œuvre d’art ; « immense nature morte » d’après Louis Desprez,
Notes de Zola : « L’idée générale est : le ventre (…), le ventre de l’humanité (…), la bourgeoisie digérant, ruminant, cuvant en paix ses joies, (…) la bedaine pleine et heureuse se ballonnant au soleil et roulant jusqu’au charnier de Sedan. »
Zola braque son projecteur sur la véritable armature sociale de la France du Second Empire : la bourgeoisie modeste, la classe moyenne parmi laquelle se comptent les petits commerçants, petits propriétaires, petits rentiers.
Le personnage principal est en réalité Lisa Quenu :
Notes de Zola : « type d’égoïste arrangeant son nid avec des soins jaloux, considérant l’honnêteté comme une plume douce où on est mieux pour dormir à l’aise, (…) arrivant à la monstruosité par ses calculs d’équilibre et poussant son mari au crime par ses idées d’honnêteté utile. »
Claude Lantier : le plus proche de l’auteur, dont il se fait le porte-parole avec sa théorie du « positivisme de l’art », son obsession pour les tableaux représentés par les scènes quotidiennes des Halles fait pendant aux tableaux que brosse Zola avec ses descriptions des étals. C’est lui qui prononce la phrase finale, peut-être la plus importante du roman, qui traduit en quelques mots l’idée principale véhiculée par le Ventre de Paris : « Quels gredins que les honnêtes gens ! » ; phrase que Zola avait en tête avant même de commencer à écrire une ligne du livre.
D’après l’auteur de la préface, Zola, jeune à l’époque (32 ans), cherche à prouver qu’il possède un vrai talent d’esthète, qu’il sait former de « belles phrases », ciselées, riches en figures de style (descriptions lyriques des étals de poissons, fromages, fruits…) mais son génie est ailleurs :