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« L’industrialisation, c’est l’autre nom de la souveraineté du continent. Sans une industrialisation fondée sur des leviers endogènes, l’Afrique est condamnée à la marginalisation permanente ». C’est le Dr René N’Guettia Kouassi, le directeur des affaires économiques de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), qui s’exprime ainsi. C’était quelques jours avant la tenue de la 6ème réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’UA. A Dakar (6-8 mars 2013).
A l’occasion du 3ème Congrès des économistes africains qui, lui aussi, avait choisi d’aborder le thème de l’industrialisation et de l’émergence économique de l’Afrique. Le premier congrès s’était tenu à Nairobi en 2009 (monnaie unique africaine) ; le deuxième à Abidjan en 2011 (croissance forte et durable). La « déclaration de Dakar » tient en 30 points. J’en retiens un, le 14ème : « Les pays africains devraient concevoir des modèles industriels appropriés pour prendre en compte les besoins spécifiques des populations en rapport avec les exigences de la mondialisation ».
C’est là que se trouve le nœud du problème. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le reportage en Ethiopie de Florence Beaugé dans Le Monde de ce soir (daté du 29 mars 2013). Industrie des fleurs coupées pour le marché mondial, production de chaussures, montage automobile, plastique, etc. Beaugé cite Zemedeneh Negatu, représentant d’Ernst & Young pour l’Afrique de l’Est : « Quand ils viennent ici, les Occidentaux focalisent d’abord sur les risques : le réseau de téléphonie mobile défaillant, Internet trop lent, les coupures d’électricité, etc. Les Chinois, eux, prennent ces handicaps pour des opportunités. Ils savent que ces inconvénients ne sont que transitoires. Si les Occidentaux attendent que tout marche bien pour investir ici, ils vont rater le coche ». Negatu ne manque pas de rappeler