Tous les matins du monde est un roman écrit par Pascal Guignard publié en 1991 et adapté la même année au cinéma par Alain Corneau. Pascal Quignard se dit « écrivain du silence »,? il raconte alors dans son œuvre l’histoire d’un virtuose de la musique, Monsieur de Sainte Colombe, violiste exceptionnel, détruit par la mort brutale de sa femme qui se renferme sur lui-même, écartant alors ses deux filles, Madelaine et Toinette, de son quotidien et qui décide de rester enfermé dans une cabane qu’il a crée au fond de son jardin afin de pouvoir y jouer de la viole jusqu'à quinze heures par jour. Pour lui la musique est le meilleur moyen de communiquer, bien plus efficace qu’avec de simples mots ; nous pouvons alors nous demander quel rôle tient le silence dans Tout les matins du monde. Dans un premier temps, nous allons essayer de comprendre pourquoi Monsieur de Sainte Colombe s’enferme-t-il dans ce silence, pour ensuite expliquer ce qu’évoque le silence et enfin voir les différents types de musique.

Monsieur de Sainte Colombe est le personnage qui est déjà naturellement silencieux. Dès le début du roman au chapitre deux II, nous pouvons déjà constater que Monsieur de Sainte Colombe n’aime pas parler. « … pour ce qui le concernait, il n’avait guère d’attachement pour le langage et qu’il ne prenait pas de plaisir dans la compagnie des gens, ni dans celle des livres et des discours. » Monsieur de Sainte Colombe est un homme assez difficile à cerner, en plus d’être silencieux, il ne transmet presque jamais de sentiments, il ne montre pas d’amour à ses filles ni aucune attention particulière physique, ni de simple mots qui pourrait éventuelles faire plaisir. Cependant il est dit au début du roman et du film qu’il aimait sa femme, ce qui nous fait comprendre qu’il n’est pas un « sans cœur » et est capable d’aimer, même s’il ne sait pas le montrer. Le fait que Sainte Colombe soit silencieux en plus de ne pas transmettre ses émotions, fait de lui un personnage à