Question et commentaire caractere la bruyere
Les trois textes du corpus visent à dénoncer des situations inacceptables : l’égoïsme de Gnathon, le face-à-face entre un misérable voleur et une riche duchesse ainsi que la folie meurtrière d’un pauvre affamé. Ces trois textes appartiennent au registre polémique.
Ils cherchent à provoquer l’indignation du lecteur. Ils jouent donc sur les sentiments de répulsion du lecteur et relèvent de la persuasion plus que de la conviction.
Ils fonctionnent tous trois aussi sur le model d’une fable, c’est à dire sous forme d’un récit ou d’une description suivie d’une leçon. Seul le récit d’Hugo propose une leçon explicite ; le portrait de La Bruyère et le poème de Prévert se contentent d’une morale implicite.
C’est surtout par leur recours à des genres différents que ces textes cherchent à persuader le lecteur. La Bruyère dans Les Caractères « De l’homme » a recourt au genre du portrait, avec beaucoup de description d’incivilités de Gnathon. Il fait œuvre de moraliste et cherche à corriger l’égoïsme et la goinfrerie en les ridiculisant. Hugo dans Choses vues utilise le récit, comme s’il écrivait dans un journal intime. Prévert dans « La Grasse Matinée » extrait des Paroles se sert d’un poème, très proche d’une fable, dont la chute et l’ellipse qui la précède ont valeur de morale implicite.
Commentaire :
Jean De La Bruyère est un moraliste français du XVII siècle. Il est surtout connut pour avoir écrit Les Caractères. Cet ouvrage écrit en 1688 est un recueil de maximes et de portraits, ayant pour sujet les mœurs de son époque. L’extrait étudié est le portrait « De l’homme ». Dans celui-ci, La Bruyère décrit la manière de manger et le caractère d’un homme nommé Gnathon. Comment La Bruyère arrive via ce portrait à délivrer une morale ? Nous étudierons dans un premier temps la caricature de l’égoïsme, puis dans un second nous nous intéresserons à la caricature de la goinfrerie, et dans un troisième temps nous verrons comment La Bruyère délivre une morale