Le corpus se compose de trois extraits de contes : « Barbe-Bleue » de Charles Perrault ( XVII siècle), « L'oiseau d'Ourdi » (XIX siècle) des frères Grimm , « Le Cochon enchanté » (XX siècle) de Tardi, d'un roman d'Amélie Nothomb « Barbe-Bleue » (XXI siècle) , d'une nouvelle d'Annie Proulx « Cinquante-cinq miles jusqu'à la prochaine pompe » ( XX siècle) , d'une illustration de Gustave Doré « La Remise du trousseau » (XIX siècle) , d'une chorégraphie « Barbe-Bleue » de Pina Bausch (XX siècle) et d'une poésie « Il était une fois Barbe-Bleue » de Jill Bill (XXI siècle) . On peut se demander comment ces différentes visions de Barbe-Bleue revisitent le mythe. Dans leurs œuvres, ces auteurs utilisent certaines notions en commun, mais on remarque également dans leurs œuvres quelques différences en fonction de leur époque ou de leur intention. Chez Perrault, Grill, Bill, Gustave Doré, nous retrouvons la figure de l'homme riche et cruel et, typique du mythe traditionnel de Barbe-Bleue, avec un penchant pour le macabre (la découverte de plusieurs corps est également présente dans la chorégraphie de Pina Bausch et dans la nouvelle de Proulx). De plus, les thèmes de la tentation de l'interdit et de la désobéissance féminine punie par un châtiment (mort d'une ou plusieurs femmes à cause de leur curiosité) sont mis en évidence par Perrault, Jill Bill, Amélie Nothomb et les frères Grimm qui eux, vont encore plus loin dans la cruauté et la violence des actes : les scènes inspirées de Perrault deviennent encore plus sanglantes. On assiste à un bain de sang et de chair humaine. La magie tient également un rôle important chez Perrault, Grimm, Amélie Nothomb, Bausch, qu'elle apparaisse sous forme d'objet comme la clé ou l'œuf ou encore à travers la renaissance des femmes dans "L'Oiseau d'Ourdi" ou la transformation d'homme en cochon chez Tardi. Toutefois, il persiste certaines différences dans les œuvres plus modernes qui revisitent le mythe,