Question de corpus
Dans leur manière d’introduire les personnages, ces textes cherchent-ils à donner l’illusion du réel ? Justifiez.
Des pistes pour un corrigé de la question sur le corpus :
Dans cette question, il s’agissait d’étudier les 3 incipit (débuts de récit) et le texte de Kundera ; et de montrer en quoi l’introduction des personnages cherchaient à donner l’illusion du réel.
La réponse est OUI OUI OUI mais encore fallait-il argumenter un peu…
Dans le texte d’A. Robbe-Grillet, le personnage, le « patron » est présenté dans son café. On entend le tic-tac de l’horloge, comme si la scène se déroulait sous nos yeux : « Trente et un. Trente-deux. Trente-trois. Trente-quatre. Trente-cinq. Trente-six. Trente-sept. » Le personnage est décrit tel qu’on se le représente usuellement, dans un cadre qui correspond à son statut, ce qui renforce l’impression de réel. Il n’y a pas d’action, le lecteur est installé dans la vie.
Le narrateur de La Vie de Marianne prévient son lecteur que le récit qu’il va lire a été découvert par hasard « dans une armoire pratiquée dans l’enfoncement d’un mur » : cette forme de récit dans le récit, cette mise en abîme, crée une forte impression de réalisme. Mise en abîme également dans L’Immortalité : le paratexte du texte de Kundera indique que « le narrateur écrit un roman« . Le lecteur pénètre ici dans le laboratoire de l’écrivain, qui explique d’où il tire son inspiration. Même procédé enfin utilisé par P. Claudel dans Les Ames grises : le narrateur prend à parti le lecteur dès les premières lignes du récit en assurant de la fiabilité et de la véracité des faits qu’il va conter « Je sais [les faits que je vais raconter] parce qu’ils me sont familiers comme le soir qui tombe et le jour qui se lève ». Le personnage « Pierre-Ange Destinat » est présenté sur le mode d’une biographie (mention de son statut, de son surnom, insertion de dates) ce qui donne l’illusion que la personne décrite a vraiment