Questions de sociologie
(Questions de sociologie) de Pierre Bourdieu
Pierre Bourdieu, dans le chapitre intitulé « L'opinion publique n'existe pas » part de trois postulats qu'il va par la suite contester par le biais d'une analyse de fonctionnement des sondages :
« Tout le monde peut avoir une opinion », « Tous les opinions se valent » et « Poser la même question à tout le monde implique l'hypothèse qu'il y a un consensus sur les problèmes ».
Bourdieu, héritier de la pensée d'Emile Durkheim, est tout comme ce dernier un holiste, grand courant de sociologie qui consiste à partir du tout social pour expliquer les comportements, les choix et les décisions des individus.
C'est en nous penchant sur l' analyse de fonctionnement des sondages que nous pourrons voir que celle-ci est fortement caractérisée par le holisme.
« Tout le monde peut avoir une opinion politique ». D'après Bourdieu, il est d'abord question de genre et de compétence. Les réponses à un questionnaire vont varier selon le sexe de la personne ou encore de son niveau d'instruction. Il en va de même pour les compétences politiques, pour répondre à une question d'ordre politique, il faut arriver à la contextualiser dans son domaine. Il est difficile d'avoir une opinion politique si nous n'avons pas cette compétence politique qui est un champ de connaissances et qui selon lui, n'est pas universellement répandu. Enfin, il réfute l'idée d'opinion politique en parlant d'éthos de classe qui sont des valeurs liées à une éducation ou encore une provenance sociale qui prédisposent et orientent le jugement d'une personne. On peut donc comprendre que cette idée renvoie à l'éthique personnelle de chacun qui prédétermine à penser de façon subjective.
« Tous les opinions se valent ». Reprenant l'idée précédente qui concerne l'éthos de classe, le sociologue renforce l'idée de prédisposition suivant notre classe sociale. Il prend l'exemple de la classe populaire en leur attribuant