Rapport
Lorsque je suis venue vivre en Italie, il y a presque cinq ans, je ne parlais pas italien. Mon apprentissage de la langue a eu lieu au fil des jours et des quiproquos. Cette expérience a été révélatrice car je me suis retrouvée à être moi-même l’apprenante (pas toujours glorieuse). J’ai enseigné le français au Théâtre Français de Rome à travers les techniques théâtrales et à la British Institute of Rome en cours classiques. Tous mes élèves étaient italiens et donc "cousins" d’un point de vue linguistique. L’enseignement/apprentissage en était donc favorisé et surtout je parlais leur langue. Lorsque j’ai su que le Master 1 Fle impliquait un stage j’ai décidé de l’effectuer dans un pays où la langue française est très loin de la réalité linguistique des natifs (l’alphabet, le sens de la lecture, la prononciation, la culture etc.) et dont je ne parle pas la langue. J’ai donc choisi d’effectuer ce stage au Caire, où la langue officielle, l’arabe, n’est pas proche de la mienne. Je souhaitais que cette expérience me permette de me remettre en question quant à l’approche de l’enseignement et d’observer l’évolution des apprenants qui, au contraire des italiens, ne peuvent pas comprendre le français par déduction ou par assimilation. Je pars donc en Égypte pour quatre semaines environ. Le Caire compte environ 20 millions d’habitants, dont une grande partie souffre d’analphabétisme. L’enseignement en Égypte reste, malgré de nombreux efforts, très mal réparti. Les classes les plus riches choisissent des écoles privées internationales où l’enseignement de l’anglais et du français est de haut niveau (l’Égypte compte d’ailleurs une grande communauté francophone). Les