Refugiés mauritaniens
En 1989, des milliers de Mauritaniens ont été expulsés de force de leur pays suite à un différend frontalier qui opposa le Sénégal et la Mauritanie.
A cette date, le gouvernement mauritanien procéda non seulement au rapatriement de 50 000 sénégalais résidant sur son territoire mais aussi à la déportation par milliers de citoyens mauritaniens "noirs.
Il s'agissait en majorité de populations Halpulaar qui habitaient le sud de la Mauritanie, le long de la vallée du fleuve Sénégal. Contraints de traverser la frontière, ils ont trouvé refuge sur la rive gauche du fleuve, peuplée par leurs parents proches, des Halpulaar de nationalité sénégalaise.
La simple observation montre que l'aide humanitaire constitue, avant tout, une offre de services "sociaux" dans des domaines aussi divers que l'eau, la santé, l'alimentation, l'éducation ou encore la sécurité. Cependant, même lorsque l'aide humanitaire n'engage pas de gros moyens, elle contribue à modifier l'espace public local. Elle favorise l'émergence de nouveaux acteurs sociaux qui se positionnent autour de l'opposition identitaire et juridique "réfugié"/"nonréfugié", et ceci alors même que les populations en question peuvent être de proches parents.
Comment les services proposés par l'aide humanitaire sontils mis en place dans le pays hôte ? Quels acteurs institutionnels et non institutionnels participent à leur définition et leur réglementation ? Comment ces services s'insèrentils dans les espaces sociopolitiques et publiques locaux et que deviennentils après le désengagement des organisations humanitaires ?
Montrer en quoi l'aide humanitaire peut nous apporter un éclairage sur la notion de "gouvernance" au quotidien en Afrique, c'est à dire sur la manière dont les acteurs sociaux s'organisent pour assurer l'offre de services publics. L'aide humanitaire offrant des services sociaux apparemment semblables à