Royaume uni
C’est peut être aux origines qu’il faut aller chercher la « source du problème ». En effet, dès les débuts de l’intégration européenne, le rapport que le Royaume-Uni a entretenu avec l’Union Européenne a été digne d’une série télé, c’est-à-dire fait d’une suite d’incompréhensions, de déceptions, de rancœurs et de vengeances.
On oublie ainsi trop souvent qu’un des grands porteurs de l’Idée Européenne, après la deuxième guerre mondiale, était Winston Churchill. Dès 1946, dans son discours de Zurich où il condamnait l’apparition du rideau de fer, il proposait comme solution (certes largement empruntée à Victor Hugo) la création des Etats-Unis d’Europe. Ceci devait pourtant se faire sans la participation de la Grande Bretagne, qui en tant que puissance mondiale et dernier pays européen digne de ce nom avait à jouer un rôle de stabilisateur extérieur et à poursuivre des intérêts économiques et politico-stratégiques (Commonwealth, relation avec les Etats-Unis) différents du reste de l’Europe. C’est ce calcul qui allait se maintenir pendant des années et justifier, entre autres, le refus des gouvernements de « Sa Majesté » d’intégrer la CECA (1951) puis la CEE (1958), alors qu’ils y avaient à chaque fois été invités par les six Etats fondateurs. Ils allaient par là-même laisser l’impulsion de l’Europe des Communautés au couple franco-allemand.
Malheureusement pour les Britanniques, le calcul se révéla vite être faux. Après avoir brièvement tenté de contrer l’intégration communautaire par la création, en 1960, de l’Association Européenne de Libre Echange (EFTA en anglais), le Royaume-Uni allait rapidement se rendre à l’évidence : pour contrer le déclin économique et politique, il fallait rejoindre les grands pays européens, dont l’économie se développait rapidement, et tenter de transformer le couple franco-allemand en ménage à trois. La première demande d’adhésion à la CEE fut ainsi déposée dès 1961.
Re-malheureusement pour les