Rse et audit social
Jacques Igalens
Université de Toulouse 1 Capitole
IAE de Toulouse
Fondateur de l’AGRH
Président d’honneur de l’Institut International de l’Audit Social
Pour manier la litote on peut écrire que la fonction Ressources Humaines n’a pas été véritablement un moteur dans la mise au point des politiques et l’adoption des programmes de responsabilité sociale des entreprises[1]. Aujourd’hui cependant la RSE existe et si, pour certains DRH, il s’agit d’un phénomène de mode, la plupart des observateurs préfèrent la considérer comme une orientation de long terme comparable à ce que fut le mouvement pour la qualité dans les années quatre-vingt. La fonction RH et le DRH sont donc sollicités pour négocier et appliquer des ACI (Accords Cadres Internationaux) avec les syndicats et parfois pour appliquer des engagements auxquels leur entreprise a souscrit, avec ou sans leur consentement. L’un des engagements les plus constants concerne la chaîne d’approvisionnement.
La recherche et la sélection de fournisseurs ou de sous-traitants (le « sourcing ») a toujours été une préoccupation essentielle mais à l’heure de la globalisation, la compétition internationale oblige les entreprises à nouer des relations commerciales et de partenariat à l’échelle de la planète et notamment dans des pays à bas coût du travail. Certains pays du Sud, bien qu’adhérents à l’Organisation Internationale du Travail, n’appliquent pas les droits fondamentaux du travail. Adoptée en 1998, la Déclaration de l'OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail est l'expression de l'engagement des gouvernements, des organisations d'employeurs et des organisations de travailleurs de promouvoir les valeurs humaines fondamentales. Ces principes et droits concernent la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants et enfin