Résumé : la prospérité du vice, d. cohen
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La Prospérité du vice
Une introduction (inquiète) à l’économie
Daniel Cohen
Albin Michel, septembre 2009, 282 pages
Première partie
Pourquoi l’Occident ?
Du néolithique à Rome
« Saisir la manière dont l’économie façonne l’histoire humaine, comprendre comment celle-ci transforme à son tour les lois réputées inflexibles de l’économie », tel est le but que se fixe ici Daniel Cohen . Son panorama de l’histoire économique, du néolithique au e XXI siècle, expose clairement les changements de paradigme correspondant à ces trois grandes ruptures que sont l’invention de l’agriculture, la révolution industrielle et l’accès au monde de l’immatériel. L’auteur décrit une humanité qui se débat longtemps dans le piège malthusien, chaque phase de croissance se trouvant annulée par la famine, l’épidémie ou la guerre. La révolution industrielle va permettre aux hommes d’échapper à ce cycle, mais pour les plonger dans une autre servitude, celle d’une course incessante à la productivité et d'une frustration permanente. Le cybermonde des TIC fait miroiter la pierre philosophale d’une croissance à la fois perpétuelle et compatible avec les ressources de la planète. Mais c’est l’inquiétude, glissée entre parenthèses dans le titre, qui domine l’ouvrage. Alors que les pays émergents sont lancés à la poursuite du niveau de vie occidental, la croissance économique et démographique mondiale va buter contre la fragilité de l’écosystème. Et l’histoire ne plaide pas pour l’optimisme… Ce type de synthèse, assez courante dans le monde anglo-saxon, est révélateur d’une volonté nouvelle de penser le monde, et de le penser en dehors d’un tropisme occidental. L’auteur décline son argumentation en trois parties et une quinzaine de chapitres, ici fidèlement restitués.
Auteur notamment de : Richesse du monde, pauvreté des nations (1997) ; Nos Temps modernes (2000) ; La Mondialisation et ses ennemis