Résumé Philo Walter Benjamin
Pour Eisenstein la logique du montage cinématographique doit à l’image de l’écriture idéographique japonaise1 être créatrice de sens. Dans les deux cas, la juxtaposition ne peut pas être composée statiquement mais au contraire être un conflit. Dans le cas du cinéma, les plans doivent se faire choc pour permettre l’ouverture d’un sens nouveau. Cette « esthétique du choc » entre les plans et à l’intérieur même de chaque plan, est composée par Eisenstein en réaction à ce qu’il considère comme l’insuffisance cardinale de la conception rythmique du montage dont le modèle est l’ « effet Koulechov ». Dans la conception de l’auteur, et nous verrons ensuite qu’il en va de même pour Walter benjamin, le rythme qui voudrait être une mise en forme du mouvement est trop inerte et trop statique. Il lui manque la dynamique du choc qui est la seule qui soit capable de créer un sens nouveau. La seule qui soit capable de hisser le cinéma au statut d’art. La stratégie d’Eisenstein n’essaie pas de démontrer que le cinéma est lui aussi un art mais au contraire, il démontre que tous les arts ont toujours fonctionné, comme le cinéma, par effet de choc. C’est ce qu’Eisenstein nome le cinématisme. Ce concept lui permet de nommer cette mise en œuvre, dans tous les arts plastiques, et ce avant l’invention du cinéma, d’une forme de dramaturgie qui fait éclater les sens dans une explosion. Toute œuvre est donc une déformation de ce qu’elle contribue à former. L’exemple le plus surprenant étant celui de la comparaison qu’il fait entre le cinéma et l’architecture de l’acropole d’Athènes. « L’acropole représente le modèle le plus parfait d’un film les plus anciens.» Erwin Panofsky critiquera cette perspective anachronique en disant que ce ne sont que des illusions rétrospectives. Mais au contraire l'anachronisme d’Eisenstein ne fait que donner un sens encore plus vrai à son discours. Ces arguments