Satire
On a longuement discuté de l’origine de la satire. La critique humaniste de la Renaissance, durant près d'un siècle et demi, crut que la satire était originaire du drame satyrique grec, alors qu'il n'en est rien. Cette théorie est ancienne : elle remonte au moins au grammairien Diomède, dans la liste qu'il dresse des origines de la satire (satira autem dicta siue a Satyris, quod similiter in hoc carmine ridiculae res pudendaeque dicuntur, quae uelut a Satyris proferuntur et fiunt1). Quintilien (X, 1, 9) prétend que : « satura tota nostra est » ; il revendique ainsi la satire comme une création latine dont la définition proprement dite est un « pot-pourri », autrement dit un genre qui se caractérise par sa souplesse : sujet, ton, rythme, longueur. Cependant, en latin, la satire se reconnaît au moins à son mètre : l'hexamètre dactylique.
Origine grecque[modifier]
Si un tel schéma de filiation est trop simple, il reste que de nombreux textes grecs possèdent déjà l’essentiel des caractéristiques de la satire latine. On peut notamment lire le Margitès attribué à Homère, parodie de l’épopée, ou bien le portrait de Socrate dans Les Nuées d’Aristophane (v. 218-234), qui n’a rien à envier aux portraits satiriques de l’époque républicaine.
Cependant, on attribue la paternité de la satire au poète grec Archiloque de Paros. Ce fils d'esclave affranchi, très pauvre était très fier de ses origines. On raconte que cette fierté fut la cause de son premier poème. En effet, il était le promis d'une jeune fille du nom de Néoboulé, dont le père annula le mariage à quelques jours de la fête, ayant trouvé un meilleur parti pour sa fille. Archiloque fut tellement outragé qu'il écrivit la première satire dans un nouveau mètre poétique : l'iambe. On raconte que le père de Néoboulé ainsi que sa fille se pendirent après avoir entendu ce poème très virulent. La légende veut aussi que les personnes visées par Archiloque contractaient des maladies de peau.
Un genre