Schumpeter et les crises
Schumpeter décrit le capitalisme comme une économie en mouvement où le progrès technique ne se déploie pas de manière continue. Les innovateurs en arrivant en « troupe » engendrent ainsi des cycles. La crise surgit alors dans les « phases négatives » des ondes, la récession et la dépression. Schumpeter montre qu’elles constituent un phénomène normal et non pathologique du processus capitaliste. Toutefois, si la dépression ne peut provoquer l’effondrement du capitalisme, Schumpeter entrevoit sa fin et son probable remplacement par le socialisme, pour des raisons non économiques. Ce n’est ni la baisse du profit, ni la disparition d’occasion d’investir qui vont le menacer, mais différents éléments s’attaquant au moteur même du système : l’entrepreneur2. Or, le capitalisme transforme la culture, transforme les valeurs. L’éthique bourgeoise, l’enrichissement sont ainsi progressivement condamnés et dannequin.fabrice@neuf.fr Dans l’œuvre de Schumpeter, l’entrepreneur est l’agent qui innove quant l’entreprise est l’action d’innover. Le manager dirige une firme « sur une ligne établie ». Schumpeter décrit ainsi diverses « fonctions » qui peuvent être ou non réalisées par des acteurs économiques différents (Schumpeter, 1939, I, p. 102). 2
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la classe bourgeoise, composée d’entrepreneurs ayant réussi, entraînée vers le déclin. Nous évoquerons les deux théories des crises développées par Schumpeter. Ces deux approches s’appuient sur une endogénéisation de la crise, mais en mobilisant comme support des crises cycliques des éléments essentiellement « économiques ». De son côté, le déclin du capitalisme s’explique par des éléments essentiellement « sociologiques ». Nos propos s’achèveront sur quelques interrogations autour de la crise actuelle en reprenant des éléments développés précédemment.
I. LA CRISE CYCLIQUE COMME PROCESSUS NORMAL DU CAPITALISME
Schumpeter insiste : une société où le secteur