Deuxième séance : les référentiels de Schumpeter Schumpeter se laisse difficilement classer dans une École économique. Sʹil était bien autrichien, il nʹa jamais fait partie de lʹÉcole autrichienne (Menger 1840‐1921, puis Hayek 1899‐1992 ). Lʹéconomiste quʹil admirait le plus était sans conteste Léon Walras, mais son analyse dépasse largement le cadre néoclassique. Et, sʹil a partagé certaines conclusions avec Karl Marx, son analyse était très éloignée du marxisme. On en fait en général le fondateur de lʹévolutionnisme économique. Il est ainsi répertorié dans le cercle des économistes dits ʺhétérodoxesʺ. Il estime que le fondement et le ressort de la dynamique de lʹéconomie sont lʹinnovation et le progrès technique. Lʹhistoire du capitalisme est une mue permanente. La technologie évolue, se transforme poussant des pans entiers de lʹactivité économique à sʹétioler puis à disparaître après avoir été dominants. Le changement est structurel avant dʹêtre quantitatif.
Première partie Sortir du carcan walrassien De lʹéconomie stationnaire à lʹévolution économique 1 : http://herve.dequengo.free.fr/Rothbard/Articles/Rae_1.htm Depuis la Deuxième Guerre mondiale, le courant dominant de lʹéconomie néoclassique a suivi le paradigme de lʹéquilibre général énoncé par lʹéconomiste suisse [en fait, bien quʹil fut professeur à Lausanne, Walras était français. NdT] Léon Walras (1834‐1910). [1] De nos jours, lʹanalyse économique consiste en une exégèse et en une élaboration du concept walrasien de lʹéquilibre général, dans lequel lʹéconomie poursuit une activité sans fin et sans changement ‐ ce que le walrasien Joseph Schumpeter a fort justement appelé le ʺflux circulaire.ʺ Comme lʹéconomie dʹéquilibre est par définition un mouvement sans changement et sans fin, au comportement robotisé,