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(Film Noirfilm)
PRIX : 1,50 € - N° 361 LUNDI 23 FÉVRIER 2004
La corrida et les Chinois
Dans le flot d’informations sans grande importance ramassées au cours de la semaine, il est intéressant de relever que la Junta de Andalucía – équivalent espagnol du conseil régional, en beaucoup plus grand… - va lancer une campagne de promotion en Chine axée sur la corrida. Selon ce que publie le Diario de Málaga, les responsables des principales agences de voyage chinoises visiteront l’Andalousie le mois prochain, pour signer des accords et des possibilités d’échanges. Le toréo, au même titre que le flamenco, bénéficient, nous dit l’écho, “d’une grande popularité en Chine”. FESTIVAL D’ARLES
PACO OJEDA ET JUAN BAUTISTA TRIOMPHENT
Nous ignorons si cette campagne publicitaire suffira à faire découvrir aux quelques centaines de millions de Chinois les subtilités de l’art tauromachique. Ou si elle sera suivie de l’organisation de corridas en Chine. On ne peut s’empêcher d’avoir la même réflexion que pour le grand prix automobile de Chine, organisé le 26 septembre prochain à Shangaï. Situons modestement le prix moyen d’une entrée de corrida au même niveau que le tarif à payer pour pénétrer sur le circuit de Shangaï : entre 40 et 48 euros. C’est la moitié du salaire mensuel moyen d’un Chinois. Un récent reportage télévisé sur Arte nous montrait les heurs et malheurs de la vie chinoise à la campagne et à la ville. Les paysans y vivent en famille avec 15 euros par mois. Les enfants, dépourvus du moindre artifice, jouent entre eux et paraissent beaucoup plus heureux que ceux de la ville, gratifiés pour leur part d’un jouet mais condamnés par la loi sur les naissances à rester seuls. Il est de bon ton d’exporter vers des millions d’êtres humains qui ne vivent pas comme nous, coutumes et traditions occidentales. La corrida n’est pas la pire, ni la moins onéreuse. C’est ce qu’on appelle explorer un nouveau marché. Imposer nos certitudes