Serait t'il souhaitable que l'humanite par d'une seul langue?
Première piste de recherche : l’aspect pratique du langage
D’un point de vue strictement communicationnel, le langage constitue un système arbitraire de signes destinés à la compréhension mutuelle entre interlocuteurs. Un signe constitue un lien entre un signifiant (le mot « vache » par exemple) et un signifié (l’idée de la vache) : voir le texte de Ferdinand de Saussure dans le cours sur le langage.
Ceci posé, et revenant à l’ambition d’un langage pratique, nous pouvons énumérer ses vertus : il doit en effet être clair et cohérent, de sorte qu’aucune ambiguïté ne perturbe la bonne compréhension du message. Plus exactement, un tel langage doit présenter des relations biunivoques avec les choses. L’idéal serait qu’à chaque chose corresponde un mot et un seul, qu’à chaque mot corresponde une chose et une seule.
Les langages existants ne remplissent pas ces conditions. Certaines choses ont plusieurs noms ("chevaux" et "dadas" par exemple) ; certaines choses n’ont pas de noms (les virus au XVème siècle) ; certains noms désignent plusieurs choses ("rose" désigne à la fois le chair, le parme, le saumon, le cramoisi…) ; certains noms ne désignent rien (les "humeurs peccantes"). D’un point de vue strictement pratique, donc, les langues existantes (y compris l'anglais) restent insuffisantes ; passer d’une langue à l’autre, sous ce rapport, n’induirait aucun avantage précis. Cependant, un langage efficace selon les critères donnés ci-dessus constituerait un progrès majeur dans toutes les sciences. Il formerait un outil de travail indispensable en médecine, en physique ou encore en génétique (seules cinq copies s’avisèrent de cette dimension du problème).
Nous nous trouvons donc devant cette difficulté : le langage universel est souhaitable à condition qu’il présente ces qualités