L’homme savait qu’il est né pour régner. Et pour régner, il faut connaître l’aventure. Autrement, il faut être non seulement un aventurier comme l’indique le nom ‘’Washangari’’. Un prince ‘’Washangari’’ sait que les forces sont dispersée dans le monde et il faut se promener pour rassembler ces forces : forces physiques et forces ‘’chimiques’’. J’appelle ici forces ‘’chimiques’’ la force spirituelle. Le roi de Nikki, né à Baninzi dans la commune de kalalé, avant de boucler ses vingt ans de vit, il savait aller au champ et aller à la chasse. Il quitta Baninzi pour ne revenir qu’après des années d’aventure, prêt pour honorer la place qui est destinée à la dynastie Korarou. L’homme une fois revenu à Baninzi, son village natal, était rentré en contact avec son prédécesseur le roi Sero Tassou pour mieux être imprégné des réalités du royaume. Il était déjà mur, très mur. Un prince riche, c’est celui qui sait partager. Il sait donner, il sait accueillir, il sait juger, il sait calmer… Les griots sont là pour en dire mieux.
En 1992, l’homme a quitté Baninzi pour le trône de Nikki. Il n’y venait pas dans l’intention d’échouer. Il ne parle pas bariba. Chose curieuse n’est ce pas? (on y reviendra un jour, car c’est une longue histoire que plus d’un ignore. Cf. LE ROYAUME DE BUSA DE SES ORIGINES MÉDIÉVALES À 1935, étude sur le rôle de la chefferie traditionnelle, Thèse de doctorat de 3e Cycle, soutenue par Réné FAURITE, Lyon, 1987). Sero kora III parle Boo, il est Boko ce qui veut dire en Bariba ‘’Grand’’.
Revenons à l’homme qui est sur le trône de Nikki, il y a vingt ans. Pour les élections des rois en 1992 à Nikki, l’homme avait quitté Baninzi avec tout ce qu’il faut pour vivre dans le palais qui lui est destiné. Il s’arrêtait dans chaque village qu’il traversait et recevait la BENEDICTION car un vrai prince sait ce que vaut la BENEDICTION : elle est la clé de toute réussite. Il savait qu’il y va pour régner. Il y allait pour réussir ou périr car sa place n’était plus