Silence au premier degré
Vénérable Maître et vous tous mes Frères en vos degrés et qualités,
Ne sachant encore ni lire ni écrire, l’idée m’a effleuré de traiter le sujet particulier de cette planche en vous distribuant une page blanche que chacun d’entre vous prendrait le temps de lire. Mais au-delà de l’exercice de style, j’ai considéré que ce serait manquer de discernement quant au chemin initiatique sur lequel je me suis engagé depuis un an.
Je résiste également au fait de me contenter de garder le silence car il serait sans doute interprété, il deviendrait peut-être gênant, il risquerait de provoquer des réactions contraires à l’intérêt que je souhaite susciter avec ce travail.
Garder le silence, quelle belle expression ! On « garde » le silence comme une chose précieuse que l’on veut conserver pour soi alors que l’on « prend » la parole, comme un acte d’autorité, une intrusion dans un monde ou le verbe s’impose.
Nous autres apprentis sommes tenus au silence, tout comme vous mes frères êtes parfois conduits à conserver ou à tenir le précieux silence comme gage d’élévation, par exemple dans la chaîne d’union, sujet récemment traité par notre frère Philippe.
En fait, je n’ai aucune intention de rester silencieux, au moins pour deux raisons :
La première, est parce qu’en préparant ce sujet, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses à dire sur le silence de l’apprenti. Et ensuite, parce que c’est la seconde fois seulement, depuis mes impressions d’initiation, que je suis autorisé pour quelques instants à ne pas rester silencieux. L’occasion est trop belle.
Afin de rester centré sur le sujet de ma planche, je ne parlerai pas des différentes sortes de silence ou des différents sens qui lui sont donnés. Dans ce travail, pas de silence mutisme ou de silence indifférence ou de silence résistance ou désapprobateur. Ce n’est pas notre sujet.
Bien évidement, le silence émane de l’apprenti, il est mono canal car la